Définition :

Une accélération très brève, qui a pour but de mobiliser une charge (lourde, modérée, légère) dans le temps le plus court possible. En d’autres termes, la capacité d’un athlète à faire appel lors d’un d’effort, à sa Force Maximale (F Max), ou sa Vitesse Maximale (V Max), ou sa Puissance Maximale (P Max), dans le temps le plus court possible.

Exemple de l’haltérophilie : présence d’une grande force, mais pas forcément d’une grande vitesse, malgré que l’athlète cherche tout de même à aller le plus vite possible.
Une charge lourde accélérée dans un temps très court. Le mouvement est perceptible à vitesse réelle, car celle-ci (aussi rapide qu’elle soit) n’est pas incroyable à cause de la charge élevée.
Cas 1 : obtenir Force Maximale (F Max) dans un temps réduit.

Exemple du lancer de javelot : présence d’une grande vitesse, mais pas forcément d’une grande force, malgré que l’athlète cherche tout de même à engager la plus grande force possible. Une charge très légère accélérée dans un temps très court. Le mouvement n’est pas perceptible à vitesse réelle, car celle-ci est tellement élevée au départ de l’action, que l’objet lancé en deviendrai pratiquement invisible.
Cas 2 : obtenir Vitesse Maximale (V Max) dans un temps réduit.

Exemple du sprint sur 100 mètres : l’accélération qui permet à l’athlète d’obtenir sa plus grande vitesse (sprint) dans le temps le plus court possible, en utilisant la plus grande force possible dans le but de déplacer une charge qui lui est imposée (son poids de corps).
Cas 3 : obtenir Puissance Maximale (P Max) dans un temps réduit.

3 exemples d’explosivité complètement différents que cela soit au niveau du facteur force ou du facteur vitesse. Pour autant, ces 3 cas ont un point commun, les athlètes présentés dans ces activités sportives ont la volonté de produire la plus grande accélération dans le temps le plus court possible.

Le point déterminant :

Le facteur « Temps » est donc la priorité.

Pourquoi développer l’explosivité ?

– La notion d’économie d’énergie. Déployer une telle force ou une telle vitesse, ou les deux donc une puissance dans un temps très court, permet de réduire la dépense énergétique sollicitée. A contrario plus le temps pour déployer F Max, V Max, P Max, sera long plus la débauche d’énergie sera conséquente et contre-productive en vue d’une performance, d’autant plus si l’effort doit être réitéré.

– Les caractéristiques des sports modernes. Hormis pour quelques disciplines sportives, il ne suffit plus d’être le plus fort, le plus rapide, le plus puissant. La priorité pour l’athlète est d’obtenir le meilleur de ces qualités physiques le plus rapidement possible. En effet, pour une grande majorité de sport (collectif ou individuel), la différence se fait sur un instant bref.

Cas de figure :

2 Athlètes (A vs B) réalisant un sprint sur 100 mètres.

Dans le cas illustré si dessus (sprint 100 m), nous sommes dans la situation de 2 sprinteurs (A vs B) faisant la même taille (185 cm) et le même poids (85 kg).

Ces 2 sportifs ont la même charge à mobiliser et en estimant qu’ils aient les mêmes tailles de segments (jambes), nous pouvons en déduire que la force demandée pour déplacer leur charge doit être la même.

L’athlète B cours plus vite de 1 km/h que l’athlète A (43 km/h contre 42 km/h). À même force, le sportif B est plus rapide donc plus puissant.
B étant plus puissant que A nous pourrions estimer que çà fait de lui le vainqueur de cette course.

Cependant, A obtient sa P Max (42 km/h pour 85 kg) de 0 à 50 mètres, soit plus rapidement que B qui obtient sa P Max (43 km/h pour 85 kg) de 0 à 70 mètres. A obtient P Max 20 mètres avant B, donc A obtient P Max dans un temps plus court que B, par conséquent A est plus explosif que B.

Le sportif B est certes plus rapide donc plus puissant, mais uniquement sur les 30 derniers mètres, tandis que le sportif A sera le plus rapide donc le plus puissant sur les 70 premiers mètres. Sur une faible distance telle qu’un 100 mètres, le sprinteur A finira devant le sprinteur B.

N.B : Ce cas de figure ne prend pas en compte que les athlètes observent une phase de décélération (due à la fatigue) et donc une perte de puissance avant l’arrivé des 100 mètres. Tous les sprinteurs étant plus ou moins sujets à cette décélération, le résultat du cas n’est que très peu faussé.

Comment développer l’explosivité ?

Méthodes par création de vitesse :

Travail de la Pliométrie : amélioration du cycle « emmagasiner / restituer » l’énergie par l’enchainement du couplage contraction excentrique, contraction concentrique.

Travail en sur vitesse : augmentation de la vitesse gestuelle avec une aide externe (élastique, pente descendante, …).

Travail de vitesse sous résistance : travail de la vitesse gestuelle maximale sous une contrainte de charge extérieure (Weighted vest, slade, parachute, …).

Méthodes par tempo :

– Stato Dynamique : temps sous tension isométrique sur un angle de force propre à une activité sportive, puis recherche de la Vitesse Maximale gestuelle en « départ arrêté » avec une accélération brutale sur la fin du mouvement.

Méthodes par contraste de charge :

– Lourd / Léger : enchainement d’une charge lourde à F Max suivi d’une charge modérée à P Max ou d’une charge légère à V Max. Travail en « départ arrêté » afin de favoriser l’accélération et la création de vitesse.

Conclusion :

Il faut différencier la Force Maximale (F Max), la Vitesse Maximale (V Max) et la Puissance Maximale (P Max) de l’explosivité. Un mouvement peut paraitre plus lent qu’un autre (Haltérophilie plus lent que lancer de javelot), mais n’en sera pas moins explosif.

L’explosivité ne se traduit pas par la plus grande vitesse visuellement perceptible, mais par le plus fort engagement d’accélération d’une force, ou d’une vitesse, ou d’une puissance (si les 2 facteurs sont réunis) dans un court instant. La « lenteur » peut être explosive.

Nous rappelons tout de même que l’amélioration de l’explosivité passera forcément par un travaille de la composante de vitesse (déplacer quelque chose vite) dans sa singularité. Même si explosivité et vitesse sont 2 phénomènes différents, l’interaction des 2 est fortement présente.